La voiture que nous allons vous présenter aujourd’hui s’est fait une place très largement méritée parmi ces autos de légende qui resteront à jamais dans le cœur des passionnés.
Rendez-vous en 1975. Connue pour son sombre surnom « The Widowmaker » (La faiseuse de veuves), la Porsche 930 Turbo ne laisse personne indifférent.
Que ce soit par sa mécanique tellement novatrice et ingénieuse, par son esthétique qui a tant fait parler à l’époque, ou encore par son comportement routier piégeur, cette auto attire. Elle donne envie de se mettre à son volant, de la contempler, de l’entendre rugir. Bien plus qu’une simple auto, cette Porsche est faite pour vivre, découvrir ou encore exprimer ses émotions.
Une fois envoûté par le charisme de la 930 Turbo, vous vous installerez à son volant. Beaucoup plus agréable à vivre qu’une Ferrari 308 GTB ou qu’une Lamborghini Countach de la même époque, elle sera rapidement roulable au quotidien et fera oublier son tempérament de sportive, à condition de rester sous les 3500 tours/minute.
En dessous de ce régime moteur, le flat-6 est calme et discret. Cependant, à la première ligne droite disponible, après un rapide coup d’œil dans les rétroviseurs où l’on peut apercevoir les ailes impressionnantes de la Turbo, nous pouvons lâcher la bête. L’aiguille du compte-tours monte progressivement vers les 3500 tr/min. Une fois cette plage atteinte, la petite aiguille du manomètre de pression du turbo vient effleurer les 0,8 bars, et les 260 chevaux de la 930 sont lâchés jusqu’à environ 6700 tr/min. Les sensations de poussée sont au rendez-vous. Le turbo, étant encore nouveau, garde un effet on/off qui peut surprendre un amateur ou un optimiste.
On y vient donc : son sombre surnom, « The Widowmaker », n’est pas une légende. Le comportement on/off du turbo surprend souvent, et son assemblage avec le moteur en porte-à-faux arrière n’aide pas cette particularité, qui fait en réalité son charme. Cette auto ne pardonne pas : il faut savoir être vif du volant et s’en occuper correctement dans les courbes. Beaucoup de novices, d’amateurs ou d’optimistes se sont fait piéger avec un régime moteur trop élevé en virage et une relance précoce avec les roues encore braquées. L’effet on/off du turbo ne pardonne pas.
Cette Porsche 930 Turbo, comme l’indique son surnom de « faiseuse de veuves », a fait couler beaucoup de larmes. Nous étions à une époque où aucune aide ni sécurité n’étaient présentes sur les autos, une époque où les limitations de vitesse n’étaient pas vraiment une priorité, et leurs propriétaires n’étaient pas tous des pilotes. Les accidents en Porsche 930 Turbo ont donc souvent été dramatiques, ce qui a fait entrer davantage la Turbo dans la légende.
D’autant plus qu’en 1978, le flat-6 passe de 3.0L à 3.3L. Il gagne 40 chevaux pour atteindre la barre symbolique des 300 chevaux. Hallucinant !
Une voiture qui donne envie, avec un sombre passé derrière elle.
Calvin FATIN.

