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5# Zoom sur… la lancia Stratos, reine des rallyes. 

Les années 70 et 80 ont été marquées par l’automobile, une époque de démesure qui a vu naître des autos aujourd’hui inestimables. Une des disciplines reines de cette période est le rallye. De nombreuses marques ont su s’appuyer sur cette discipline et l’utiliser comme tremplin pour se relancer. Cependant, à force de trop dépendre du rallye, lorsque ses grandes heures se sont terminées et que la discipline est tombée dans l’oubli, certaines marques ont sombré avec elle.

Je fais bien évidemment référence à la firme Lancia et à sa vision unique du sport automobile. Lancia a vécu cette époque à 100 %. La marque vendait quand ses voitures gagnaient ! Lancia incarnait l’ADN même du rallye. C’est pourquoi j’aimerais revenir sur l’un des modèles qui a marqué ces années : la spectaculaire Stratos.

La Lancia Stratos fut construite pour le rallye. Tout fut imaginé dans un seul but : obtenir la victoire. Elle présentait une architecture innovante pour la gamme, accompagnée d’un moteur renommé : un V6 provenant de la Ferrari Dino, placé en position centrale arrière. Lancia fut obligée de commercialiser 401 exemplaires routiers pour l’homologation en Groupe 5. Cette version de route ne sera vendue que dans quatre pays (Italie, France, Allemagne et Belgique), car les crash-tests étaient nécessaires ailleurs, et la sécurité n’était pas leur priorité.

Une fois ces 401 exemplaires routiers produits, 91 autos de compétition furent construites. Le V6 Ferrari, délivrant 190 ch à l’origine, fut poussé à 280 ch pour les versions les plus sages, et jusqu’à 480 ch pour les versions équipées de turbocompresseurs. Le tout, en propulsion… démentiel ! Cependant, pour ces versions poussées à l’extrême, la mécanique italienne s’avérait fragile, et la Stratos était beaucoup moins fiable que ses concurrentes du Groupe 5 sans turbo à l’époque.

Malgré ces problèmes de fiabilité, la Stratos était performante et gagnait. Elle a d’ailleurs remporté trois championnats consécutifs (1974, 1975, 1976) avec Sandro Munari à son volant. Pour l’anecdote, en 1978, notre marraine de cœur, Françoise Conconi, a eu la chance de copiloter à bord de ce monstre, guidant Michèle Mouton sur les routes sinueuses du rallye de Monte-Carlo.

Aujourd’hui, la Stratos est une pièce de collection issue d’une marque qui vivait pour son sport et qui a fini par sombrer avec lui. Cependant, environ 40 ans après, Lancia semble renaître.

Calvin Fatin.